lundi 2 mai 2011

L'euthanasie

L'euthanasie



A l'autre bout de la vie commençante, il y a la vie finissante. Ce qu'on appelle l'euthanasie relève aussi de la bioéthique, c'est-à-dire de l'éthique de la vie. A l'évidence, il y a en France un courant idéologique et politique qui travaille pour la légalisation de l'euthanasie, à l'exemple des Pays Bas et maintenant de la Belgique. Quand on parle de l'euthanasie, il convient de préciser le sens du mot. Car ce mot est encore utilisé en deux sens différents, l'un qui n'est pas acceptable et l'autre qui est acceptable.


Selon un premier sens, l'euthanasie est l'intervention positive de l'homme pour donner la mort, pour aider à mourir, pour assister le suicide de quelqu'un (ce qu'on appelle l'euthanasie active). C'est en ce sens seul qu'il faudrait décider d'utiliser le mot euthanasie, surtout depuis qu'avec les crises de la vache folle et de la fièvre aphteuse il a été souvent question d'euthanasier des milliers d'animaux. En ce sens l’Église dit non. Et beaucoup d'autres hommes et associations avec elle. La vie est un don et ne nous appartient pas. La société est faite pour soutenir la vie et la médecine pour soigner la vie (d'où l'anomalie de l'avortement considéré comme un problème de santé). La confiance des malades risque d'être mise à mal en certaines circonstances. Il faut remédier à la démission du personnel soignant, des proches, de la société, devant la difficulté d'accompagner les grands malades et les mourants. Il faut renoncer à la volonté de maîtrise totale sur la vie et la mort, qui rejoint celle sur les débuts de la vie.



Selon le deuxième sens, l'euthanasie est l'attitude qui consiste à laisser la mort faire son œuvre (ce qu'on appelle l'euthanasie passive). Elle veut répondre à ce que nous appelons l'acharnement thérapeutique, c'est-à-dire l'utilisation des moyens ultra-perfectionnés et lourds, souvent cause de grandes douleurs et à l'efficacité nulle.



Selon l’Église, il est licite d'abandonner en certains cas ces moyens extrêmes pour en rester aux moyens ordinaires, à la demande des malades et dans une réflexion commune entre médecins et proches. Il en va de même pour l'utilisation de médicaments anti-douleurs dont on sait qu'ils abrégeront la vie. Dans ces cas, ce qui est visé, ce n'est pas de donner la mort, mais de laisser la mort faire son œuvre et d'empêcher le malade de souffrir. Il ne faudrait plus utiliser le mot d'euthanasie en ce sens, pour parler d'accompagnement des grands-malades ou des mourants et d'usage de médicaments contre la douleur.



Un double effort est à faire dans l'avenir. Il s'agit d'abord de développer l'accompagnement des malades en fin de vie et des mourants en promouvant avec investissement financier la formation de personnel soignant et d'équipes aptes à accompagner les malades et mourants. Il faut en même temps pousser la recherche des médicaments contre la douleur. Là est la manière d’œuvrer pour la mort dans la véritable dignité.

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