mardi 8 novembre 2011

Fête des Saints (es),



Bouquet spirituel: «Par-dessus tout, ayez la charité, qui est le lien de la perfection.» Col. 3, 14 

SAINT GEOFFROY ou GODEFROY
Évêque d'Amiens
(1066-1115) 

Saint Geoffroy naquit à Moulincourt, au diocèse de Soissons, d'une famille encore plus distinguée par ses vertus et sa charité que par sa haute noblesse. Ses parents secouraient les églises et leur bonté rayonnait sur toutes les misères. Ces bons chrétiens n'étaient plus jeunes lorsqu'un troisième fils leur naquit. Ils consacrèrent leur benjamin à Dieu et le présentèrent à son oncle, évêque de Soissons. Celui-ci donna son propre nom au nouveau-né, Geoffroy, qui signifie: paix de Dieu. Lorsqu'il eut cinq ans, il conduisit l'enfant dans son monastère près de Péronne et se chargea de son éducation. Le nouveau Samuel grandit en âge et en sagesse à l'ombre des autels. A l'âge de vingt-cinq ans, Nathaud, évêque de Noyon, l'ordonna prêtre malgré les humbles protestations de l'élu qui se considérait indigne de ce trop grand honneur. 

Bientôt un concile le nomma évêque d'Amiens. Désolé et effrayé de l'honneur, Geoffroy s'enfuit secrètement. Découvert au sein de sa retraite, il fut ramené à Amiens et investi de l'autorité épiscopale par l'archevêque de Reims. Le nouveau pasteur revêtit une robe de bure, entra pieds nus dans la cité et tint un langage tout surnaturel à la foule émue et émerveillée. Chaque jour, treize pauvres étaient admis à manger à la table du Saint qui leur lavait lui-même les pieds. Il secourait les veuves et les enfants abandonnés, portait de la nourriture aux lépreux qu'il comblait de soins particuliers. 

Saint Geoffroy défendait les opprimés, sermonait ceux qui abusaient de leur pouvoir et qui vivaient dans la dépravation. Décidant d'en finir avec les gênantes admonitions de leur évêque, des seigneurs lui envoyèrent du vin empoisonné, mais Dieu avertit intérieurement saint Geoffroy du danger qui le menaçait. Guerre, pillage, débauche régnaient en maîtres dans la ville d'Amiens, navrant le coeur de saint Geoffroy qui se jugeait responsable des péchés de son peuple. Il résolut donc d'aller s'ensevelir à la Grande Chartreuse de Grenoble pour tâcher d'obtenir la conversion de ses ouailles par sa vie de pénitence. 

Il quitta son diocèse après le concile national des évêques de France tenu à Vienne, pendant lequel il soutint brillamment les droits du souverain pontife. Sur la réclamation des habitants d'Amiens, les évêques réunis en concile à Soissons en 1115 intimèrent à saint Geoffroy l'ordre de réintégrer sa bergerie. Les exhortations, les réprimandes, les invectives, les supplications et les promesses s'avérèrent inutiles pour ramener son peuple dans les sentiers du bien. Le saint pasteur transmit les menaces du Ciel à ses brebis rebelles qui taxèrent ses prédictions de visions chimériques. Hélas! ces âmes sourdes aux avertissements de Dieu apprécièrent trop tard les discours prophétiques de leur évêque. 

Avant de rendre son âme à Dieu, saint Geoffroy devait être témoin du désastre qui transforma la cité d'Amiens en un monceau de cendres et de ruines. Peu de temps après ces sinistres événements, il tomba gravement malade. À l'abbaye de St-Crépin, le vénéré pasteur reçut la communion des mains de Lisiard, évêque de Soissons, et rendit son âme à Dieu le 8 novembre 1115. 

Résumé O.D.M. 


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