mardi 28 décembre 2010

La veille des funérailles

du frère André

À la fin de l'année 1936, le frère André est à New York pour solliciter un don du milliardaire Rockefeller pour la construction de la basilique. Il sent déjà que la fin approche. Pris d'un malaise, il souhaite revenir à Montréal. Le 28 décembre, il est conduit à l'hôpital Notre-Dame-de-l'Espérance, à Saint-Laurent. Dans la soirée du 5 janvier, la souffrance le gagne. Mercredi le 6 janvier 1937 à minuit cinquante-cinq, le frère André rend son dernier souffle.

Voici donc un document historique : la première journée des avant-funérailles du frère André. Durant la semaine qui suit sa mort, environ un million de personnes viendront lui témoigner leur affection.

Pour satisfaire la piété du peuple, les autorités religieuses de l'archevêché et de l'oratoire choisissent de présenter une double cérémonie. L'étroitesse de la crypte les oblige à procéder ainsi. Un premier service funèbre a donc lieu le samedi 9 janvier à 9 heures. Une foule d'environ 400 personnes accompagnent le corbillard durant les cinq à six kilomètres qui mènent à l'oratoire. Le temps est horrible : une pluie glaciale, des vents furieux, une route de boue trempée dans la neige. Le cortège funèbre rejoint l'église bondée de gens. Des milliers de personnes sont refoulées jusque sur le parvis et dans la rue.

Le cercueil est transporté par une brigade de pompiers. Après une cérémonie chargée d'émotion, la dépouille est conduite au collège Notre-Dame afin que les élèves puissent saluer une dernière fois le frère André. Le corps sera remonté sur la montagne par la suite pour être exposé en chapelle ardente. Les jours suivants, des centaines de milliers d'admirateurs viennent à leur tour rendre un dernier hommage au frère André.

La file est si longue que les gens doivent attendre cinq à six heures pour franchir 500 mètres afin de s'approcher du cercueil. Jamais la mort d'un Québécois n'aura suscité autant d'attention.

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