Bouquet spirituel: «Si quelqu'un ne met pas un frein à sa
langue, sa religion est vaine.» Jac. 1, 26
SAINTE CATHERINE
LABOURÉ
Vierge, religieuse
des Filles de la Charité
(1806-1876)
Neuvième enfant d'une famille de dix-sept, Zoé Labouré vint
au monde le 2 mai 1806, à Fain-les-Moutiers, petit village de la Côte-d'Or. A
neuf ans, Zoé perdit sa mère. On la vit alors monter sur une chaise, saisir la
statue de Notre-Dame, l'embrasser longuement et la presser sur son coeur en
disant: «Je n'ai plus de maman; soyez Vous-même ma maman, bonne Sainte Vierge!»
A onze ans, la fillette dut remplir l'office de mère au foyer domestique.
Prenant la direction intérieure de la ferme paternelle, elle devenait
responsable des travaux domestiques. Magré son peu d'instruction, Zoé s'occupa
de former à la piété sa petite soeur et son petit frère. Après son travail,
elle se rendait souvent à l'église et priait devant l'autel de la Vierge.
En 1830, après un séjour de deux ans chez deux de ses frères
qui demeuraient près de Paris, Zoé Labouré fit trois mois de postulat à
Châtillon-sur-Seine et entra au Séminaire des Filles de la Charité, rue du Bac,
toujours à Paris. Soeur Catherine fut favorisée de grâces exceptionnelles
durant les six mois de son noviciat. Au moment de la messe, Notre-Seigneur Se
manifestait à Sa petite servante. Dans sa ferveur, elle désirait voir la Très
Sainte Vierge et demanda cette faveur par l'intermédiaire de son ange gardien.
Dans la nuit du 18 au 19 juillet 1830, veille de la fête de
saint Vincent de Paul, le coeur de ce Saint lui apparut dans la chapelle du
couvent. La Sainte Vierge lui apparut et lui prédit des souffrances à venir
tout en l'assurant du soutien de Ses grâces maternelles.
Lors de la deuxième apparition de la Reine du ciel, sainte
Catherine Labouré reçoit la mission de répandre la médaille miraculeuse par le
monde et de faire éclore sur des milliers de lèvres l'invocation: "O Marie
conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous!" La prière
fut le premier moyen qu'employa la voyante pour remplir sa mission.
Soeur Catherine Labouré disait le chapelet avec tant
d'onction et de grâce que les anciennes religieuses se faisaient un plaisir
d'aller le réciter en sa compagnie. «Aimez bien votre Mère du ciel, avait-elle
coutume de dire, prenez-La pour modèle; c'est la plus sûre garantie du ciel.»
Son deuxième moyen pour accomplir infailliblement sa mission de faire glorifier
Marie et de sauver les âmes fut la pénitence qu'elle accomplit tout bonnement
dans les emplois manuels les plus modestes dans lesquels elle se plaisait:
service de la cuisine, soin de la basse-cour, garde de la porte. Son carnet de
retraite de 1839 nous révèle son désir de souffrir: «O Coeur Immaculé de Marie,
sollicitez pour moi la foi et l'amour qui Vous attacha au pied de la croix de
Jésus. O doux objet de mes affections, Jésus et Marie, que je souffre pour
Vous, que je meure pour Vous, que je sois toute à Vous, que je ne sois plus à
moi!»
En janvier 1831, Catherine Labouré fut transférée à
l'hospice d'Enghien, au faubourg St-Antoine, à Paris. Employée d'abord à la
cuisine, puis à la lingerie, elle demeura ensuite affectée pendant près de
quarante ans à la salle des vieillards, ajoutant le soin de la basse-cour à cet
office. C'est dans cet obscur et généreux dévouement que la mort trouva cette
fidèle servante de Dieu, le 31 décembre 1876. Elle trépassa à l'âge de
soixante-dix ans. Cinquante-six ans après son décès, lors de l'ouverture de son
tombeau, son corps fut trouvé dans un état de parfaite conservation.
Résumé O.D.M.
SAINT JACQUES de la
MARCHE
Franciscain
(1391-1476)
Ce grand religieux était originaire de la Marche d'Ancône;
son berceau fut entouré d'une vive lumière qui présageait d'une manière
évidente son glorieux avenir. Quand il fut en âge de choisir un état de vie, sa
première pensée fut de se faire Chartreux: mais quelques relations qu'il eut
avec les Franciscains le décidèrent à entrer dans leur Ordre. Il fut, dès son
noviciat, le modèle des vertus héroïques. Il ne donnait que trois heures au
sommeil et passait le reste de la nuit à prier au pied du crucifix, pendant que
des larmes inondaient son visage.
C'est dans la méditation des souffrances de son Sauveur
qu'il puisa cette énergie surhumaine dont il montra de si beaux exemples durant
ses courses apostoliques. Jamais il ne mangeait de viande; un peu de pain et
quelques herbes étaient sa nourriture. Tous les jours il se donnait la
discipline jusqu'au sang, et, pendant dix-huit ans, il porta sur sa chair nue
un cilice avec une cotte de mailles armée de pointes de fer aiguës. Telle fut
la préparation de l'apôtre.
Il eut d'immenses succès, en Allemagne, contre les
hérétiques; dans une seule ville, deux cents jeunes gens, entraînés par ses
exemples embrassèrent la vie religieuse. Une fois, les hérétiques tentèrent de
l'empoisonner; mais voyant le plat se briser, au seul signe de la Croix fait
par le Saint, ils s'écrièrent: "Le doigt de Dieu est là", et ils se
convertirent. En Norvège et en Danemark, il administra le Baptême à deux cent
mille personnes. La Bohème était la proie de l'hérésie. A Prague, les
hérétiques, pleins d'admiration pour l'éloquence de l'apôtre, lui promirent de
se convertir s'il faisait un miracle. Après avoir invoqué Dieu et fait le signe
de la Croix, il avala un breuvage empoisonné sans en ressentir aucun mauvais
effet.
De retour en Italie, ayant affaire à un batelier qui
refusait de lui faire traverser le Pô, Jacques n'hésita pas, étendit son
manteau sur le fleuve et vogua heureusement vers l'autre rive. Un jour qu'il
avait combattu avec véhémence le vice de l'impureté, un auditeur, qui s'était
cru visé personnellement, alla se poster sur son passage, dans un sanctuaire
dédié à Marie, pour l'assassiner; mais il entendit une voix irritée qui lui
cria: "Malheureux! Que fais-tu en Ma présence? Tu veux faire mourir Mon
serviteur et le serviteur de Mon Fils!" Le coupable, demi-mort de peur,
renonça à son criminel dessein. Le prodige le plus étonnant de l'illustre
apôtre fut la découverte et la résurrection d'un enfant assassiné par un Juif
et coupé en morceaux.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année,
Tours, Mame, 1950.
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