Commentaire
« Au commencement » : Jean
reprend volontairement le premier mot de la Genèse (« Bereshit ») ; il faut
entendre la profondeur de ce mot : ce n'est pas une précision d'ordre
chronologique ! Ce qui commen-ce, c'est ce qui commande toute l'histoire
humaine, c'est l'origine, le fondement de toutes choses ...
« Au commencement était le VERBE » : tout est mis sous le signe de
la Parole, Parole d'Amour, Dia-logue... Voilà l'Origine, le commencement de
toutes choses... « Et le Verbe était au commencement auprès de Dieu » (v. 2-3)
: en grec c'est « pros ton Théon »qui veut dire littéralement « tourné vers
Dieu » ; le Ver-be était tourné vers Dieu... C'est l'attitude du dialogue.
Quand on dit « Je t'aime », ou quand on dialogue vraiment avec quelqu'un, on
lui fait face ; on est « tourné vers lui » ; quand on lui tourne le dos, qu'on
se dé-tourne, le dialogue est rompu ; et il faudra faire demi-tour pour renouer
le dialogue.
Ce que saint Jean nous dit ici est capital : la Création tout
entière, puisque rien n'a été fait sans le Verbe, (la Création tout entière)
est le fruit du dialogue d'amour du Père et du Fils ; et nous, à notre tour,
nous sommes créés dans ce dialogue et pour ce dialogue. La vocation de
l'humanité, d'Adam, pour repren-dre le mot de la Genèse, c'est de vivre un
parfait dialogue d'amour avec le Père. Mais toute notre histoire humaine,
malheureusement, étale le contraire. Le récit de la chute d'Adam et Eve, au
deuxième chapitre de la Genèse, nous le dit à sa manière : il montre bien que
le dialogue est rompu ; l'homme et la femme se sont méfiés de Dieu, ont
soupçonné Dieu d'être mal intentionné à leur égard ; c'est le contraire même du
dialo-gue d'amour ! Nous le savons bien : quand le soupçon traverse nos
relations, le dialogue est empoisonné. Et, dans notre vie personnelle, toute
l'histoire de notre relation à Dieu pourrait être représentée comme cela : nous
sommes tantôt tournés vers lui, tantôt détournés et il nous faut alors faire
demi-tour pour qu'il puisse renouer le dialogue... « Demi-tour », c'est
exactement le sens du mot « conversion » dans la Bible.
Le Christ, lui, vit en perfection ce dialogue sans ombre avec le
Père : il vient prendre la tête de l'humanité ; j'ai envie de dire : il est le
« OUI » de l'humanité au Père. Il vient vivre ce « OUI » au quoti-dien ; et
alors, par lui, nous sommes réintroduits dans le dialogue primordial : « Tous
ceux qui l'ont reçu, ceux qui croient en son nom, il leur a donné de pouvoir
devenir enfants de Dieu. » C'est-à-dire de retrouver cette relation filiale,
confiante, sans ombre. Et son seul but, c'est que l'humanité tout entière
puisse rentre dans ce dialogue d'amour ; « ceux qui croient en son nom », ce
sont ceux qui lui font confiance, qui marchent à sa suite. « Afin que le monde
croie » : c'est le souhait ardent de Jésus : « Que tous soient Un comme toi,
Père, tu es en moi, et que je suis en toi, qu'ils soient en nous, eux aussi,
afin que le monde croie que tu m'as envoyé. » (Jn 17, 21). Je reprends une
phrase de Kierkegaard : « Le contraire du péché, ce n'est pas la vertu, le
contraire du péché, c'est la foi ».
« Croire », c'est faire confiance au Père, savoir en toutes
circonstances, quoi qu'il nous arrive, que Dieu est bienveillant, ne jamais
soupçonner Dieu, ne jamais douter de l'amour de Dieu pour nous et pour le
monde... et du coup, bien sûr, regarder le monde avec ses yeux.
Regarder le monde avec les yeux de Dieu : « Le Verbe s'est fait
chair », cela veut dire que Dieu est parmi nous ; qu'il n'y a pas besoin de
s'évader du monde pour rencontrer Dieu. C'est dans la « chair » mê-me, dans la
réalité du monde que nous lisons sa Présence. Comme Jean-Baptiste, à notre
tour, nous sommes envoyés comme témoins de cette Présence.
Marie-Noëlle Thabut
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