Saint Pie X
Pape - (1835-1914)
Le père de saint Pie X,
Jean-Baptiste Sarto, exerçait le métier de facteur rural. Il avait épousé
Margherita Sanson, un nom bien digne d’être honoré. L’aîné de ses dix enfants,
Joseph, devenu saint Pie X, a proclamé bien haut tout ce qu’il devait à sa
sainte mère. Cet enfant grandit dans l’humble village de Riese. Le jour de sa
première communion, il promit à Dieu de rester chaste et de se préparer à la
prêtrise. Malgré l’obstacle de la pauvreté qui sévissait au foyer, l’enfant
était prêt à tous les sacrifices pour réaliser cet idéal.
Ses études terminées au
grand Séminaire de Padoue, la prêtrise lui fut conférée et il fut envoyé comme
vicaire à Tombolo, puis curé à Salzano, en Vénétie. Là, le choléra ayant
éclaté, l’abbé Sarto soigne ses paroissiens jour et nuit, les administre, les
ensevelit.
Nommé évêque de Mantoue en
1884, il s’objecte d’abord à cette élévation à l’épiscopat, mais devant
l’insistance des supérieurs, il se soumet à la décision des autorités
ecclésiastiques. Mgr Sarto se propose d’être tout à tous : « Mon peuple me
trouvera toujours ferme à mon poste, toujours doux et plein de charité. » Né
pauvre, Mgr Sarto resta toujours pauvre et au service des pauvres. Vivant
modèle du troupeau, il donne l’exemple d’une vie sainte et sacrifiée sans se
démentir jamais.
Les degrés hiérarchiques
qu’il ne cessa de gravir sont marqués par son entière soumission à la volonté
de Dieu et une rare facilité d’adaptation. Il ne s’occupait pas du passé, de
ses aspirations personnelles, de sa liberté, mais abandonnait tout à la divine
Providence. En 1903, le souverain pontife Léon XIII expire et le cardinal Sarto
est choisi pour le remplacer. Devant ce choix inattendu, celui qui avait
toujours désiré demeurer simple curé de campagne, ne sut que balbutier la
prière de l’agonie : « Que ce calice s’éloigne de moi... Que la volonté de Dieu
soit faite... » Il dut prononcer à haute voix : « J’accepte. » Il termina plus
bas : « In crucem, » c’est-à-dire : « jusqu’à la croix. »
La confusion régnait au
sein de l’Eglise et de la société, la franc-maçonnerie lançait ses attaques,
les hérésies modernes élevaient prétentieusement la tête. On accusa saint Pie X
d’opposer une barrière désuète au progrès. Mais rien n’ébranla le courage et
les convictions du chef de la chrétienté qui condamna fermement toutes les
erreurs qui tentaient de détruire subtilement la foi : « Nous réprouvons ces
doctrines qui n’ont de la vraie philosophie que le nom et conduisent au
scepticisme universel et à l’irréligion. » Possédant à un haut degré le don du
discernement des esprits, saint Pie X s’est constamment signalé comme défenseur
de l’intégrité de la foi en condamnant entre autres l’hérésie moderniste qu’il
a qualifiée de « carrefour de toutes les hérésies. »
En 1914, ce saint pape
écrivit à l’empereur d’Autriche pour le conjurer d’empêcher la déclaration de
la guerre. Devant l’inutilité de ses efforts, il s’offre généreusement à Dieu
en victime d’expiation pour le peuple chrétien et l’humanité toute entière. Le
soir du 19 août 1914, le bourdon de St-Pierre sonnait le glas... « Un Saint est
mort » proclamait le peuple. En 1954, Pie XII canonisait celui dont on avait
dit : « L’histoire en fera un grand pape, l’Eglise en fera un grand Saint. »
Saint Pie X a été surnommé le pape de l’Eucharistie, car c’est sous son heureux
pontificat que les petits enfants furent appelés à communier dès l’âge de
raison.
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