Décollolation - (1er s.)
Saint Jean-Baptiste,
inspiré par l’Esprit de Dieu, se retira au désert pour mieux conserver son
innocence et cultiver les dons extraordinaires dont il avait été favorisé. Il y
vécut, depuis son enfance jusqu’à trente ans, dans la pénitence, la prière et la
contemplation. Sa trentième année, il parut dans le monde pour y prêcher la
pénitence et donner le baptême, qui en était le signe, d’où lui est venu le nom
de Baptiste ou Baptiseur.
Déjà le Sauveur Lui-même
avait reçu le baptême des mains de Jean-Baptiste, et celui-ci avait rendu à
l’Agneau de Dieu les plus glorieux témoignages. La vie du Saint Précurseur
touchait à son terme ; il ne lui restait plus qu’à sceller de son sang la
divinité de sa mission. Hérode, gouverneur de la Galilée, menait une vie irrégulière
avec Hérodiade, sa belle-soeur ; saint Jean, à différentes reprises, blâma avec
force un pareil scandale ; aussi Hérodiade cherchait-elle l’occasion de se
venger.
Depuis trois mois déjà, le
courageux défenseur de la vertu était en prison ; mais cette vengeance ne
suffisait pas à une femme voluptueuse et cruelle. Un jour qu’Hérode, pour
célébrer l’anniversaire de sa naissance, donnait un festin à tous les grands de
sa cour, Salomé, fille d’Hérodiade, dansa devant le prince avec tant de grâce,
qu’Hérode s’engagea par serment à lui donner tout ce qu’elle demanderait,
fût-ce la moitié de son royaume. La jeune fille sortit et courut raconter à sa
mère la promesse dont elle venait d’être l’objet : "Que dois-je demander ?
dit-elle à Hérodiade. - Demande la tête de Jean-Baptiste," répond la
haineuse femme. Salomé vint aussitôt annoncer à Hérode le choix qu’elle avait
fait. Hérode était plus corrompu que cruel ; il regretta sa promesse, il fut
attristé de la demande ; mais il mit un fatal point d’honneur à ne pas manquer
à sa parole devant toute l’assistance, et il envoya un garde trancher la tête
de Jean-Baptiste ; celui-ci vint présenter à la princesse, dans un bassin, la
tête du martyr, qu’elle alla aussitôt montrer à sa mère. Quand cette nouvelle
fut annoncée à Jésus, qui la connaissait déjà par Sa science divine, Il
manifesta une profonde douleur.
Le crime ne resta pas
impuni, car Hérode, vaincu par ses ennemis, perdit sa couronne et périt
misérablement. La fin d’Hérodiade et de sa fille ne fut pas plus heureuse. Il
est à remarquer que la plupart de ceux qui ont joué un rôle odieux, dans
l’Évangile, ont subi dès cette vie le châtiment de leur impiété et de leurs
crimes.
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