100 jours de solitude:
Trois jeunes moines
tibétains, parvenus au bout de leurs années d'apprentissage
demandèrent à leur vieux
maître quelle était la dernière épreuve qu'il leur réservait
avant qu'ils puissent
prétendre au nom de sages.
Assis en tailleur dans la
petite pièce où le maître vivait reclus,
les trois jeunes le virent
apparaître derrière la fumée des encensoirs
et écoutèrent sans bruit
ce qu'il avait à leur dire.
"Avant de pouvoir
atteindre les cimes de la sagesse,
vous devrez apprendre à
supporter la solitude.
100 jours sans voir âme
qui vive, seuls dans le désert.
Il y a pour cela une seule
méthode. A vous de la découvrir."
Le premier moine ne prit
pas vraiment cette ultime épreuve au sérieux.
Il avait des raisons de
croire qu'il supporterait mieux que quiconque la solitude.
"Solitude n'est qu'un
mot se dit-il et il suffit que je le répète assez longtemps
pour ne plus en avoir
peur." Et il partit l'esprit tranquille dans le désert.
Le second moine, qui était
allé un peu plus loin dans l'étude de la sagesse
prit quelques précautions:
"La solitude n'est pas qu'un vain mot, c'est une idée
et c'est cette idée qui
est censée nous faire peur.
Je dois donc réfléchir
encore et encore sur le sens de la solitude pour ne plus la craindre."
Il se plongea alors dans
les livres et, au bout d'une semaine de méditation,
il se sentit prêt pour le
désert.
Le troisième moine, un
jeune homme discret et perspicace
qui avait su interpréter
les paroles du vieux sage
et lire entre les lignes
des textes qu'on lui donnait à étudier,
se prépara d'une toute
autre manière.
Il annonça son départ bien
avant les autres mais,
avant même de rejoindre le
désert, il s'habitua à la solitude
en restant dans sa cellule
et en refusant les visites.
Il apprit à ne pas
prononcer un mot de la journée et à se débrouiller seul,
sans compter sur le
secours d'autrui.
Enfin, il partit pour le
désert.
Au bout de 100 jours, le
vieux sage sortit de sa retraite et scruta l'horizon.
Il vit apparaître un seul
moine. Le dernier à être parti.
Et le dernier à être
rentré car les deux premiers avaient échoué bien avant la fin de l'épreuve.
Il accueillit son élève
avec ces paroles:
" C'est bien. Tu es
le seul à avoir regardé la solitude en face
et à être entré en
communion avec elle.
Tu a compris ce qu'elle
était en l'éprouvant et non en la traitant de haut
comme si elle n'était
qu'un mot ou une idée.
Tu es désormais un sage
car tu sais que pour affronter nos peurs
il nous faut non seulement
affronter l'opinion que nous avons de la chose,
mais surtout la chose
directement."
Source: Club positif....www.lespasseurs.com
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