Ste Hildegarde de Bingen (+ 1179)
Hildegarde était d’une
noble famille germanique. Très jeune, on la confie au couvent de Disbodenberg,
un monastère double, sur les bords du Rhin, où moines et moniales chantent la
louange divine en des bâtiments mitoyens. Devenue abbesse, elle s’en va fonder
une autre communauté à Bingen puis une à Eibingen. Elle voyage, va où on
l’appelle, prêche dans les cathédrales et les couvents, correspond avec toutes
les têtes couronnées, les pontifes de son temps, saint Bernard et bien
d’autres. Elle plaide pour une réforme radicale de l’Eglise. Depuis sa petite
enfance, elle est favorisée de visions exceptionnelles. Par obéissance, elle
les couchera sur le papier. Ses récits apocalyptiques (au sens littéral de
dévoilement des fins dernières) donnent de l’univers une vision étonnante de
modernité où la science actuelle peut se reconnaître (création continue,
énergie cachée dans la matière, magnétisme) mais qui peut aussi apaiser la soif
actuelle de nos contemporains tentés par le "Nouvel Age". ("Le
monde ne reste jamais dans un seul état", écrit-elle.) L’essentiel de sa
pensée réside dans le combat entre le Christ et le prince de ce monde, au coeur
d’un cosmos conçu comme une symphonie invisible. Dante lui emprunta sa vision
de la Trinité.
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