Sainte Catherine de Génes Veuve (1447-1510)
Catherine Fieschi, fille d’un
vice-roi de Naples, naquit à Gênes. Sa famille, féconde en grands hommes, avait
donné à l’Église deux Papes, neuf cardinaux et deux archevêques. Dès l’âge de
huit ans, conduite par l’Esprit de Dieu, elle se mit à pratiquer de rudes
mortifications ; elle dormait sur une paillasse, avec un morceau de bois pour
oreiller ; mais elle avait soin de cacher ses pénitences. Elle pleurait toutes
les fois qu’elle levait les yeux sur une image de Marie tenant Jésus mort dans
Ses bras.
Malgré son vif désir du
cloître, elle se vit obligée d’entrer dans l’état du mariage, où Dieu allait la
préparer par de terribles épreuves à une vie d’une incroyable sainteté. Après
cinq ans d’abandon, de mépris et de froideur de la part de son mari, après cinq
ans de peines intérieures sans consolation, elle fut tout à coup éclairée de
manière définitive sur la vanité du monde et sur les joies ineffables de
l’amour divin : "Plus de monde, plus de péché," s’écria-t-elle. Jésus
lui apparut alors chargé de Sa Croix, et couvert de sang de la tête aux pieds :
"Vois, Ma fille, lui dit-Il, tout ce sang a été répandu au Calvaire pour
l’amour de toi, en expiation de tes fautes !" La vue de cet excès d’amour
alluma en Catherine une haine profonde contre elle-même : "O amour ! Je ne
pécherai plus," s’écria-t-elle.
Trois jours après, elle fit
sa confession générale avec larmes, et désormais elle communia tous les jours.
L’Eucharistie devint la nourriture de son corps et de son âme, et pendant
vingt-trois ans il lui fut impossible de prendre autre chose que la Sainte
Communion ; elle buvait seulement chaque jour un verre d’eau mêlée de vinaigre
et de sel, pour modérer le feu qui la dévorait, et, malgré cette abstinence,
elle jouissait d’une forte santé.
À l’abstinence continuelle se
joignaient de grandes mortifications ; jamais de paroles inutiles, peu de
sommeil ; tous les jours six à sept heures de prière à genoux ; jamais
Catherine ne se départit de ces règles ; elle était surtout si détachée
d’elle-même, qu’elle en vint à n’avoir plus de désir et à se trouver dans une
parfaite indifférence pour ce qui n’était pas Dieu.
Ses trois maximes principales
étaient de ne jamais dire : Je veux, je ne veux pas, mien, tien : - de ne
jamais s’excuser, - de se diriger en tout par ces mots : Que la Volonté de Dieu
soit faite ! Elle eut la consolation de voir son époux revenir à Dieu, dans les
derniers jours de sa vie, et de l’assister à sa mort. A partir de ce moment,
Catherine se donna tout entière au soin des malades, et y pratiqua les actes
les plus héroïques.
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