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lundi 23 septembre 2013

Écoute


Quand je te demande de m'écouter


Quand je te demande de m’écouter et que tu commence à me donner des conseils, je ne me sens pas entendu.

Quand je te demande de m’écouter et que tu me poses des questions, quand tu argumentes, quand tu tentes de m’expliquer ce que je ressens ou devrais pas ressentir, je me sens agressé.

Quand je te demande de m’écouter et que tu t’empares de ce que je dis  pour tenter de résoudre ce que tu crois être mon problème, aussi étrange que cela puisse paraître, je me sens encore plus en perdition.
Quand je te demande ton écoute, je te demande d’être là, au présent, dans cet instant si fragile où je me cherche dans une parole parfois maladroite, inquiétante, injuste ou chaotique. J’ai besoin de ton oreille, de ta tolérance, de ta patience pour me dire au plus difficile ou au plus léger.

Oui simplement m’écouter… sans excusation ou accusation, sans dépossession de ma parole.
Écoute, écoute-moi. Tout ce que je te demande c’est de m’écouter. Au plus proche de moi. Simplement accueillir ce que je tente de te dire, ce que j’essaie de me dire. Ne m’interromps pas dans mon murmure, n’ai pas peur de mes tâtonnements ou de mes imprécations. Mes contradictions comme mes accusations, aussi injustes soient-elles, sont importantes pour moi.

Par ton écoute je tente de dire ma différence, j’essaie de me faire entendre surtout de moi-même. J’accède ainsi à une parole propre, celle dont j’ai longtemps été dépossédé.

Oh non je n’ai pas besoin de conseils. Je peux agir par moi-même et aussi me tromper. Je ne suis pas impuissant, parfois démuni, découragé, hésitant, pas toujours impotent.

Si tu veux faire pour moi, tu contribues à ma peur, tu accentues mon inadéquation et peux être renforce ma dépendance.

Quand je me sens écouté, je peux enfin m’entendre.

Quand je me sens écouté, je peux rentrer en reliance. Établir des ponts, des passerelles incertaines entre mon histoire et mes histoires. Relier des événements, des situations, des rencontres ou des émotions pour en faire la trame de mes interrogations. Pour tisser ainsi l’écoute de ma vie.

Oui ton écoute est passionnante. S’il te plaît écoute et entends-moi.

Et si tu veux parler à ton tour, attends juste un instant que je puisse terminer et je t’écouterai à mon tour, mieux, surtout si je me suis senti entendu.



Bonjour a chacun de vous merci de visiter mon blogue. 
 Les textes, et images ont été pris sur le web. 
Ceux qui y verront des images qui leur appartiennent bien vouloir m’en avertir je les enlèverai.
 Merci à tous.

jeudi 19 avril 2012

Écoute

Ecoute ce que je ne dis pas, je t'en prie

Ne te laisse pas tromper par moi. 
Ne te laisse pas tromper par le visage que je porte, 
car je porte un masque, mille masques, 
masques que j'ai peur d'enlever, 
et je ne suis aucun d'entre eux.

Faire semblant est un art,
 qui est une seconde nature pour moi, 
mais ne sois pas dupe, 
pour l'amour de Dieu, ne sois pas dupe. 

Je te donne l'impression que je suis sûr, 
que tout est bien et sans problème avec moi, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur, 
que je suis la confiance même et que je plane au-dessus de tout, 
que l'eau est calme et que je suis bien aux commandes 
et que j'ai besoin de personne, 
mais ne me crois pas. 
A la surface, je suis lisse et sans faille, mais ce n'est que mon masque, 
toujours différent et toujours caché. 
En dessous, il n'y a aucune complaisance. 
En dessous résident la confusion, la peur et la solitude. 

Mais je les cache. Je ne veux pas que quiconque le sache. 
Je panique à l'idée que ma faiblesse soit exposée. 
C'est pourquoi, je crée avec frénésie un masque pour me cacher derrière, 
une façade nonchalante et sophistiquée, 
pour m'aider à faire semblant, 
pour me protéger des regards qui savent.
Mais ce regard est précisément mon salut, mon seul espoir, 
et je le sais. 
S'il est suivi par l'acceptation, 
et s'il est suivi par l'amour. 
C'est la seule chose qui puisse me libérer de moi-même, 
des murs de la prison que j'ai érigés moi-même, 
des barrières que j'ai dressées avec tant d'efforts. 
C'est la seule chose qui puisse m'assurer 
de ce que je ne peux m'assurer par moi-même, 
que j'ai vraiment une valeur. 
Mais je ne te le dis pas. Je n'ose pas, j'ai peur de le faire. 
J'ai peur que ton regard ne soit pas suivi d'acceptation, 
ne soit pas suivi d'amour. 
J'ai peur que tu penses moins de moi, 
que tu ries et tes rires me tueraient. 
J'ai peur, qu'au fond, je ne sois rien, 
que tu le voies et me rejettes.

Donc, je joue mon jeu, un jeu désespéré à faire semblant, 
portant sans assurance une façade 
et un enfant tremblotant à l'intérieur. 
C'est ainsi que débute la belle, mais irréelle parade des masques, 
et ma vie devient une façade. 
Je bavarde avec toi de manière suave de sujets éphémères. 
Je te dis tout de rien, 
et rien de ce qui est tout, 
de ce qui pleure à l'intérieur de moi. 
Alors, quand je passe à travers mon scénario 
ne te laisse pas berner par cette sérénade. 
S'il te plaît, essaye d'écouter attentivement et écoute ce que je ne te dis pas, 
ce que j'aimerais être capable de te dire, 
ce que j'ai besoin de te dire pour survivre, 
mais ce que je ne peux dire.

Je n'aime pas me cacher. 
Je n'aime pas jouer les jeux superficiels. 
Je veux arrêter de jouer. 
Je veux être authentique, spontané et moi-même, 
mais tu dois m'aider. 
Tu dois me tendre la main 
même si c'est la dernière chose que je semble vouloir. 
Tu es la seule personne qui puisse effacer de mes yeux 
le regard vide d'un mort vivant. 
Tu es la seule personne qui puisse m'inviter à la vie. 
Chaque fois que tu es aimable, doux et encourageant, 
chaque fois que tu essaies de comprendre parce que tu portes attention, 
mon coeur commence à avoir des ailes qui poussent - 
de très petites ailes, 
de très faibles ailes, 
mais des ailes !

Avec ton pouvoir de toucher et de me faire sentir, 
tu peux m'insuffler la vie. 
Je veux que tu le saches. 
Je veux que tu saches combien tu es une personne importante pour moi, 
comment tu peux être un créateur - un créateur fidèle à Dieu - 
de la personne que je suis 
si tu le choisis. 
Toi seul peux briser le mur derrière lequel je tremble, 
toi seul peux enlever mon masque, 
toi seul peux me libérer de mon monde ombragé par la panique, 
de ma prison solitaire, 
si tu le choisis. 
S'il te plaît, choisis-le.

Ne passe pas à côté de moi. 
Ça ne sera pas facile pour toi. 
Plusieurs années à croire que je ne vaux rien ont érigé des murs très solides. 
Plus tu approches de moi 
plus je peux combattre aveuglément. 
C'est irrationnel, mais en dépit de ce que les livres disent sur l'homme, 
je suis souvent irrationnel. 
Je lutte précisément contre la chose dont j'ai besoin. 
Mais on dit que l'amour est plus fort que les murs 
et c'est là que réside mon espoir. 
S'il te plaît, essaye d'enfoncer les murs 
avec une main ferme, mais douce, 
car un enfant, c'est très sensible.

Qui suis-je, tu te demandes peut-être ? 
Je suis quelqu'un que tu connais très bien. 
Car je suis chaque homme que tu rencontres 
et je suis chaque femme que tu rencontres.

Charles C. Finn, Septembre 1966, Please Hear What I'm Not Saying



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