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dimanche 26 juin 2011

On ne meurt pas... on s'absente!

Décès de Claude Léveillée - On ne meurt pas... on s'absente!

Raymond Gravel - Prêtre  15 juin 2011  Actualités culturelles  Le Devoir



 Photo : Normand Blouin - archives Le Devoir
Claude Léveillé en août 2004.

Depuis presque un an, j'ai eu le bonheur d'entrer dans l'intimité de Claude Léveillée. C'est évident que je le connaissais depuis toujours: le compositeur, le pianiste, l'interprète a habité mon enfance et mon adolescence, mais ayant eu le privilège de m'approcher de l'homme qui a tout perdu, sauf son cœur et son âme, cela m'a permis de rencontrer cet être exceptionnel que j'appelais affectueusement «Monsieur Claude», pour lui signifier à la fois mon respect et ma proximité.

Depuis son décès, j'ai lu dans les journaux et entendu dans les médias tous ces témoignages sur l'artiste, le poète, le musicien, le compositeur qu'a été Claude Léveillée; mais personne n'a osé parler de l'homme qu'il était: un humaniste, un contemplatif, un être généreux, un homme de coeur, de réflexion, à la recherche de la vérité, de l'Absolu.

À l'été 2010, ses proches m'ont appelé pour me demander si je pouvais aller le visiter, parce que Monsieur Claude voulait rencontrer un prêtre, afin de renouer avec l'Église qui l'a profondément blessé dans les événements de sa vie. Je me suis donc rendu à son chevet pour parler avec lui et entrer dans son univers spirituel; j'y ai reconnu un homme de foi, fortement attaché à sa tradition et à sa culture religieuse, mais qui s'était distancié de l'institution à cause de la rigidité qui l'a toujours caractérisée.

Une belle âme!

Quelle belle âme, ce Monsieur Claude! Après sept longues années où la maladie l'a dépouillé de tout, il était toujours capable de sourire à la vie et de partager avec ceux et celles qui l'entouraient. Personnellement, j'avais un peu peur de ne pas être à la hauteur de ses attentes, jusqu'au moment où il m'a dit: «Je ne me suis jamais senti aussi proche de Dieu qu'en votre présence.» Quel beau cadeau il m'a fait!

Monsieur Claude avait une sensibilité qui se reflétait dans ses compositions et dans sa musique, de sorte que Stéphane Laporte, dans La Presse de samedi dernier, disait que Claude Léveillée lui a appris à être triste, mais pas une tristesse négative, une sorte de nostalgie, de bonheur triste, que seuls les êtres sensibles peuvent exprimer.

Même malade, Monsieur Claude avait des projets. Nous avons organisé une célébration à son domicile, sur sa montagne, au temps de Noël, avec la participation de ses amis et des Petits Chanteurs de Laval, autour d'un repas, avec échange de cadeaux. Il y a deux semaines, il a manifesté le désir de célébrer un anniversaire en septembre prochain, pour souligner son arrivée dans son patelin. Lors de cette rencontre, je l'ai trouvé changé, diminué encore plus par la maladie. Comme je lui avais apporté de l'eau de Lourdes, de France, je lui ai demandé: «Monsieur Claude, croyez-vous à ce symbole de l'eau bénite?» Il m'a répondu: «Si c'est important pour vous, ça l'est pour moi aussi.»

En le bénissant avec cette eau, j'ai demandé à Dieu de venir le chercher en douceur, car pour moi, Monsieur Claude avait assez souffert. Une semaine plus tard, à sa demande, je lui donnais le sacrement des malades, et il s'est éteint quelques heures plus tard, entouré de France, Dorota et Marie-Josée qui l'ont accompagné et soutenu tout au long de sa maladie.

Bon voyage!

Toute sa vie, Monsieur Claude a cherché l'Amour, mais un Amour plus grand que nature, trop grand pour être porté par de simples humains, d'où ses grandes déceptions de la vie. Par ailleurs, je suis persuadé aujourd'hui que dans la maladie et la souffrance, Monsieur Claude a ressenti cet Amour à l'intérieur de lui-même. Il en a touché la source et il est allé à sa rencontre dans la lumière, la paix et la sérénité.

Monsieur Claude, il est vrai qu'on ne meurt pas... on ne fait que s'absenter. Mais votre absence sera de courte durée, car votre immense héritage vous rendra présent dans le coeur de celles et ceux qui se laisseront toucher par la nostalgie et le bonheur triste que votre musique sait si bien dégager. Bon voyage, Monsieur Claude!

Avec toute mon affection!

Raymond Gravel       Prêtre 


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lundi 20 juin 2011

Derniers adieux à Claude Léveillée


Valérie Simard
La Presse
«Claude, envole-toi. Cours rejoindre ton fils Pascal qui t'attend au fond de la galaxie parmi ces milliers d'étoiles que tu as imaginées pour lui.» Serge Martin a rendu un dernier hommage à son ami Claude Léveillée, samedi, en compagnie d'un millier de personnes réunies à la basilique Notre-Dame pour célébrer les funérailles de l'auteur-compositeur-interprète et comédien décédé le 9 juin dernier à l'âge de 78 ans.
Artistes, amis, politiciens et membres du public et de sa famille ont dit un dernier adieu à ce grand nom de la chanson québécoise. Robert Charlebois, Gilles Vigneault, Luc Plamondon, Richard Séguin, André Gagnon: tous étaient là pour saluer cet artiste qui les a tant marqués. «Léveillée a créé un mouvement avec les Bozos, a souligné Robert Charlebois. Avec Gilles Vigneault, on se disait: «Tiens, on fait des chansons à nous.» Parce qu'avant eux, on n'avait toujours fait que des chansons françaises et américaines.»
Quelques jours avant la mort de Claude Léveillée, Gilles Vigneault lui a rendu visite à sa résidence de Saint-Benoît-de-Mirabel. «Je ne m'attendais pas à ça (à ce qu'il meure), a-t-il partagé après la cérémonie. Il m'a gardé une heure et demie alors que je n'étais là que pour 20 minutes pour ne pas le fatiguer. Il était serein.» «C'était un grand grand grand mélodiste», a ajouté M. Vigneault.
Les funérailles de Claude Léveillée ont été célébrées par son ami, l'abbé Raymond Gravel. Dans son homélie, l'abbé Gravel a rappelé l'humanisme de «Monsieur Claude», comme il l'appelait affectueusement. Il a également souligné «le long calvaire» qu'a traversé l'artiste depuis son premier accident vasculaire cérébral survenu il y a sept ans. Un calvaire qu'a aussi rappelé son infirmière personnelle, France Lebeau, qui a veillé sur lui 24 heures sur 24, sept jours sur sept, pendant sept ans. «Claude était un grand homme de la musique, mais pendant les sept dernières années de sa vie, il a été un grand homme de la souffrance», a-t-elle témoigné. Mme Lebeau a raconté comment, après son premier ACV, il a dû faire le deuil de son autonomie, de sa carrière et de son piano. «Sachez que je lui tenais la main (dans les derniers instants)», a-t-elle ajouté. Sa biographe, Marie-Josée Michaud s'est également adressée directement à lui «pour une dernière fois».«Regarde qui est là pour toi, pour t'accompagner dans ta dernière scène de vie», lui a-t-elle dit.
Proches et amis se sont succédé au micro pour rappeler avec émotions l'homme passionné et aimant qu'il était. «Ta famille est très nombreuse, a déclaré son ami Serge Martin. Tous ces petits et petites Frédéric qui sommeillaient au fond de nos coeurs et tous ceux qui, aujourd'hui, portent fièrement ton nom sont des porte-étendard de ton talent.»
Plusieurs artistes ont pris part à la cérémonie, dont le pianiste André Gagnon, grand complice de Claude Léveillée. André Gagnon a joué Le piano de Claude, une chanson qu'il a composée il y a un an et demi pour lui exprimer sa reconnaissance. Sur le parvis de la basilique, après la cérémonie, M. Gagnon a fait part de l'émotion qui l'a étreint au moment d'entamer les premières notes. «J'ai dû recommencer au début, a-t-il indiqué. Ce n'était pas la mémoire. C'était l'émotion. Il n'était pas question que je quitte le banc du piano. Ça ne m'est pas arrivé souvent d'être pris comme ça par l'émotion.»
Au terme de la cérémonie, qui a duré près d'une heure et demie, l'assistance a dit adieu à Claude Léveillé sur les notes de Frédéric. Des colombes ont ensuite été lâchées dans le ciel montréalais par les membres de sa famille, pendant que quelques mètres plus loin, des citoyens expliquaient à des touristes curieux l'importance de cet homme que le Québec venait de perdre.

Funérailles nationales

Le producteur Guy Latraverse, qui a été l'imprésario de Claude Léveillée pendant près de 20 ans, a déploré le refus du gouvernement québécois d'organiser des funérailles nationales en mémoire de l'auteur-compositeur-interprète. «Les politiciens ont droit à des funérailles nationales, a remarqué M. Latraverse. Le testament de Léveillée, à mon avis, comme musicien, comme compositeur, comme protecteur de la langue française est plus important que celui d'un politicien qui a fait passer telle loi. C'est important aussi. Mais, pourquoi pas les deux?»
Questionnée sur le sujet, la ministre de la Culture et des Communications, Christine St-Pierre, a assuré que le gouvernement soulignera le travail de Claude Léveillée en nommant un lieu à sa mémoire, à la Place des arts, où il a été le premier à chanter en 1964.
Vendredi soir, les proches de Claude Léveillée ont reçu les condoléances du grand public lors d'une veillée funèbre tenue à la Place des arts. Plus de 500 personnes ont défilé devant le cercueil de M. Léveillée qui était fermé, conformément à ses souhaits. La dépouille de Claude Léveillée sera enterrée au cimetière Notre-Dame-des-Neiges sous un monument qui portera l'inscription: «Je vous ai tant aimés.»


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